Elvis Presley : de nouvelles images révélées par Baz Luhrmann dans une bande-annonce événement

Nassim Pascotto

Nassim Pascotto

Actualisé le 12 décembre 2025 12/12/257 min.
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Image tirée de « EPIC : Elvis Presley In Concert »

Ce qu’il faut retenir 💡:

  • Une bande-annonce dévoilée par Baz Luhrmann révèle des images inédites d’Elvis Presley, issues d’archives jamais montrées
  • Le trailer se concentre sur la période Las Vegas, charnière dans la carrière du King
  • Ces images prolongent le travail entamé avec le film Elvis (2022), sans être de simples scènes coupées
  • Une nouvelle manière de réévaluer Elvis, loin des clichés figés de l’icône rock’n’roll

Elvis n’a jamais vraiment quitté la scène. Même quand les projecteurs se sont éteints à Graceland en août 1977, sa silhouette a continué de hanter la pop culture, du rockabilly revival aux biopics hollywoodiens. Mais voilà que Baz Luhrmann rallume la mèche. Le réalisateur australien vient de dévoiler une bande-annonce composée d’images inédites d’Elvis Presley, extraites d’archives jusqu’ici jamais montrées au public.

Ce trailer, mis en ligne récemment, agit comme un signal plus que comme une conclusion. En quelques minutes, il rouvre les portes d’un moment clé : les années Las Vegas, période charnière où Elvis redéfinit son rapport à la scène, au spectacle et à lui-même. Plus qu’un simple teaser, cette bande-annonce annonce un projet à venir, pensé comme une extension du film Elvis (2022), mais avec une approche plus brute, plus intime, presque documentaire.

Baz Luhrmann, l’archéologue obsessionnel du mythe Elvis

Baz Luhrmann n’est pas du genre à survoler ses sujets. On l’a vu avec Moulin Rouge!, Gatsby le Magnifique ou Australia : son cinéma fonctionne par couches, par immersion totale, par surcharge assumée. Pour Elvis, le réalisateur australien a passé plus de deux ans à explorer des archives, fouillant dans des kilomètres de bandes, de pellicules 8 et 16 mm, d’enregistrements sonores oubliés.

À l’époque, tout n’avait pas trouvé sa place dans le film. Trop dense. Trop riche. Trop vivant. Luhrmann l’avait laissé entendre : ce matériau ne pouvait pas rester dans des cartons. Aujourd’hui, il passe à l’acte en dévoilant, via une bande-annonce officielle, les premières images d’archives totalement inédites d’Elvis Presley, captées notamment durant la résidence mythique du King à Las Vegas au début des années 70.

On ne parle pas ici de simples chutes de montage, mais de documents bruts, filmés dans les coulisses, lors des répétitions, ou dans ces moments suspendus où Elvis n’est plus tout à fait le King, pas encore l’homme épuisé que la légende a figé.

Las Vegas : le laboratoire sonore et scénique d’Elvis Presley

Pourquoi Vegas ? Parce que c’est là qu’Elvis se réinvente. À partir de 1969, il abandonne progressivement le format pop-singles des années 60 pour un show total, à mi-chemin entre le concert rock, la revue soul et le gospel incandescent.

Sur scène, le groupe est une mécanique redoutable :

  • une section rythmique massive, au groove quasi-funk
  • des cuivres tranchants, hérités de la soul de Memphis
  • des chœurs gospel, capables de passer du murmure mystique à l’explosion émotionnelle

Les images suggérées dans la bande-annonce montrent Elvis au travail, obsédé par le placement rythmique, les dynamiques, les ruptures de tempo. On le voit ajuster un break, reprendre un musicien, chercher cette tension particulière qui faisait de ses concerts de Vegas autre chose qu’un simple spectacle touristique.

C’est un Elvis chef d’orchestre, loin de l’image parfois caricaturale du chanteur prisonnier de son costume blanc à strass.

Un Elvis plus vulnérable, plus humain

Ce qui frappe dans ce trailer, c’est la fragilité qui s’en dégage. Baz Luhrmann ne cherche pas à glorifier à outrance. Il montre aussi la fatigue, la pression, le poids d’un statut devenu écrasant.

On découvre un Elvis qui doute, qui s’interroge sur sa voix, sur son corps, sur sa capacité à encore émouvoir. Un artiste conscient d’être devenu une institution, mais qui tente, coûte que coûte, de préserver une sincérité musicale.

Ce regard-là change la narration habituelle. Il ne s’agit plus seulement de raconter la chute d’une icône, mais de comprendre les contradictions internes d’un musicien pris entre ambition artistique, exigences commerciales et épuisement personnel.

Plus qu’un bonus : une extension du film Elvis

Baz Luhrmann l’a clairement exprimé : cette bande-annonce n’est pas un simple bonus promotionnel, mais l’introduction à un projet autonome construit à partir d’archives restées inexploitées lors de la sortie de Elvis en 2022.

Là où le film adoptait un montage frénétique, quasi musical, ce trailer impose un tempo différent, plus posé, plus contemplatif. On passe du clip au carnet intime. Du mythe à l’homme.

C’est aussi une manière de prolonger la réflexion sur la place d’Elvis dans l’histoire de la musique moderne. Sans lui, difficile d’imaginer :

  • l’expressivité scénique de James Brown
  • la fusion rock/soul de Prince
  • ou même certaines postures scéniques du rock de stade contemporain

Ces images rappellent qu’Elvis n’était pas figé dans le passé, mais constamment en réajustement artistique.

Pourquoi cette bande-annonce tombe à point nommé

Dans un contexte où les biopics musicaux se multiplient parfois jusqu’à l’usure, cette démarche fait figure d’exception. Elle ne cherche pas à réécrire l’histoire, mais à l’éclairer sous un autre angle.

À l’ère des formats courts et des mythes compressés en quelques punchlines, prendre le temps de montrer un Elvis au travail, en répétition, en tension créative, a quelque chose de presque militant. C’est rappeler que derrière chaque légende se cache un artisan, obsédé par le détail, par le son, par l’impact émotionnel.

Elvis, encore et toujours une matière vivante

Plus de quarante ans après sa disparition, Elvis Presley continue de parler au présent. Non pas comme une relique, mais comme un musicien en mouvement, encore capable de surprendre.

Grâce à cette bande-annonce, Baz Luhrmann ne se contente pas d’alimenter la légende. Il la complexifie. Et c’est sans doute la plus belle preuve que le King n’a jamais vraiment quitté la scène.


Sources

Écrit par

Nassim Pascotto

Nassim Pascotto

Rédacteur @Woodbrass