Comment le sampling a-t-il révolutionné la musique ?

Nassim Pascotto

Nassim Pascotto

Publié le 17 juillet 2025 17/7/25Reading time10 min.
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Le sample est de partout. Des classiques du hip-hop aux tubes de la pop, cette technique de production musicale a profondément changé notre manière de composer et de consommer la musique. Mais que se cache-t-il vraiment derrière ce mot parfois vague pour certains ? Dans cet article, on vous explique tout : du concept de sampling aux meilleurs samplers du moment, en passant par un focus sur le sample probablement le plus légendaire.

Qu’est-ce qu’un sample en musique ?

Le sample (ou échantillon dans la langue de Molière), est un extrait audio prélevé sur un enregistrement existant pour être réutilisé dans une nouvelle composition musicale. Ce fragment peut être un rythme, une mélodie, une voix ou tout autre élément sonore.

Le sampling, c’est donc l’acte de capturer, découper et intégrer un ou plusieurs de ces extraits dans un morceau original. Cette pratique est devenue une véritable culture dans le monde de la production musicale, notamment grâce au développement de la musique électronique et du hip-hop dans les années 1980.

Quelles sont les différentes formes de sampling ?

Lorsque vous écoutez un morceau samplé, il utilise forcément l’une des techniques suivantes :

1. Le loop

On utilise une boucle répétitive, souvent rythmique. C’est une technique que l’on retrouve souvent dans la house ou la techno, où une boucle peut servir de base à tout un morceau. 

👉 Exemple : « Music Sounds Better with You » de Stardust repose sur une boucle d’un morceau de Chaka Khan.

2. Le chopping

Le sample est découpé en plusieurs morceaux (appelés « chops ») qui sont ensuite rejoués dans un ordre différent ou déclenchés à la volée sur un pad. Cette approche donne un rendu très créatif, notamment dans le boom bap et la trap.

👉 Exemple : « Through the Wire » de Kanye West, avec un sample de Chaka Khan haché de manière rythmique.

3. Le resampling

On échantillonne un morceau qu’on a soi-même produit, par exemple une nappe de synthé ou une ligne de basse, pour le retravailler, l’empiler ou le transformer. C’est un excellent moyen d’auto-innover. 
👉 Exemple : Aphex Twin est connu pour resampler ses propres textures sonores pour créer des paysages auditifs uniques.

4. Le pitch shifting

Modification de la hauteur du son pour créer un nouvel effet. Cela permet d’ajuster la tonalité d’un sample à celle de votre morceau ou de créer une ambiance unique. 

👉 Exemple : « Love Lockdown » de Kanye West utilise le pitch shifting sur des voix pour créer un effet émotionnel puissant.

5. Le time stretching :

Modification de la durée sans altérer la tonalité. Utile pour caler un sample à un tempo différent tout en conservant sa signature harmonique. 

👉 Exemple : The Chemical Brothers utilisent cette technique dans « Star Guitar » pour synchroniser des boucles audio sur un tempo fixe.

6. Le layering

Empiler plusieurs samples pour créer une nouvelle texture sonore. Par exemple, combiner trois samples de caisse claire différents pour en faire une seule qui claque. 

👉 Exemple : Dans « Power » de Kanye West, les percussions proviennent de plusieurs sources superposées pour donner un effet massif.

7. Le one-shot sampling

Utiliser un sample court et unique, déclenché à un moment précis, souvent utilisé pour les percussions, les effets sonores ou les voix. 

👉 Exemple : « Hotline Bling » de Drake intègre des one-shots vocaux et percussifs pour ponctuer la production.

8. Le live sampling

Enregistrer un son en temps réel durant une performance pour l’intégrer immédiatement dans la composition. Une pratique de plus en plus populaire dans les sets live électro ou hip-hop. 
👉 Exemple : Reggie Watts utilise souvent le live sampling vocal dans ses improvisations en direct.

Bon à savoir 🤓 : Le sampling est aussi un sujet juridique. Il faut souvent obtenir les droits d’auteur pour utiliser un extrait. Certains producteurs préfèrent donc créer leurs propres samples à partir d’instruments virtuels ou de prises de son originales.

Le sample qui a tout changé : Amen Break 

Impossible de parler de sampling sans évoquer l’un de ses fragments les plus emblématiques : l’Amen Break.

Extrait du titre « Amen, Brother » des Winstons, ce break de batterie de 6 secondes enregistré en 1969 est tout simplement devenu un pilier de la musique électronique, du hip-hop, du jungle et de la drum and bass. Découpé, réorganisé, pitché, glitché, filtré, timestretché, il a servi de base à des milliers de morceaux, de N.W.A à Aphex Twin, de The Prodigy à Slipknot.

Sa structure syncopée, son groove naturel, et le son « sale » de l’enregistrement original — une sorte d’imperfection analogique — lui donnent un caractère presque hypnotique. On peut le répéter en boucle, le ralentir, le rendre mélodique ou le déstructurer totalement. C’est un caméléon sonore, un motif qui dépasse les genres et les époques.

L’émergence de la jungle britannique au début des années 90 doit beaucoup à ce break : des artistes comme Goldie, LTJ Bukem ou 4hero l’ont découpé à la milliseconde près pour en faire des rythmiques démentielles et hachées. Il a aussi traversé l’Atlantique pour s’imposer dans les productions drum and bass de Roni Size ou Dillinja.

Mais au-delà de la technique, c’est la portée culturelle de l’Amen Break qui fascine. Sans que personne ne le planifie, un simple fill de batterie est devenu un ADN musical commun à plusieurs générations. Il est présent dans les samples de films, les pubs, les jeux vidéo — un morceau d’histoire musicale infiltré partout.

Ce sample a été utilisé au point de devenir un symbole de culture partagée. Sa popularité a aussi mis en lumière les enjeux de reconnaissance artistique, puisque les Winstons n’ont jamais touché de droits d’auteur pour son exploitation massive. Une injustice qui a fait naître une campagne de soutien dans les années 2000, où des milliers de fans ont donné pour réparer cet oubli historique.

Les meilleurs modèles de samplers

Choisir un sampler, c’est un peu comme choisir un instrument tradi : tout dépend de votre style, de votre workflow et de vos envies. Voici notre sélection des modèles de samplers incontournables.

Novation Circuit Tracks : la groovebox nomade et intuitive

Novation Circuit tracks pad

Le Novation Circuit Tracks est bien plus qu’un simple sampler : c’est une station de production portable avec deux pistes de synthé polyphonique et quatre canaux de batterie. Avec sa mémoire étendue à 196 secondes pour les samples, son port microSD et ses effets intégrés (delay, reverb, sidechain, master compressor), c’est un choix idéal pour les beatmakers nomades.
Pro tips 🧠 : Grâce à sa batterie rechargeable (4h d’autonomie), vous pouvez créer vos morceaux partout, sans dépendre d’une prise secteur. Et avec ses connectiques MIDI complètes, il s’intègre facilement dans un setup studio plus complexe.

Produit

Novation Circuit Tracks : la groovebox nomade et intuitive

Korg Electribe 2 : performance et inspiration instantanée

La Korg Electribe 2 séduit par sa rapidité d’exécution. Avec ses oscillateurs analogiques, son moteur sonore MMT et ses 499 slots de samples utilisateurs, elle est pensée pour les artistes électro et les performances live.

-3 effets stéréo en chaîne
-Séquenceur pas à pas ultra intuitif
-Export direct vers Ableton Live

Astuce 💡 : Grâce à la fonction Motion Sequence, vos réglages de filtres et d’effets sont enregistrés automatiquement dans vos patterns. De quoi transformer une simple séquence en performance vivante !

Produit

Korg Electribe 2 : performance et inspiration instantanée

Native Instruments Maschine MK3 : l’écosystème complet

La Maschine MK3 est une référence incontournable pour les beatmakers. Avec ses 16 pads ultra-réactifs, ses écrans couleur haute résolution et son sampleur intégré, elle offre un workflow ultra fluide.

– Interface audio 96kHz/24 bits intégrée
– 8 Go de sons + Komplete Select inclus
– Modes Pad, Step, Keyboard pour varier les approches

Bon à savoir 🤓 : Maschine inclut également des effets professionnels, une compatibilité parfaite avec les principaux DAW (Ableton, FL Studio, Logic) et une large collection d’instruments virtuels via Komplete.

Produit

Native Instruments Maschine MK3 : l’écosystème complet

Akai MPC One+ : l’autonomie totale, boostée au WiFi

Akai mpc one

La MPC One+ combine puissance de traitement et connectivité moderne. Équipée du système MPC OS 3.0, elle offre un workflow fluide, une interface tactile et une mémoire de 16 Go, extensible via USB ou carte SD.

– Écran tactile HD 7″WiFi + Bluetooth
-16 pads RVB sensibles à la vélocité
-Intégration Ableton Link

Pro tips 🧠 : Accédez directement à vos samples Splice ou à vos plugins Native Instruments sans quitter votre MPC, grâce à sa connectivité sans fil intégrée.

Produit

Akai MPC One+ : l’autonomie totale, boostée au WiFi

Akai MPC Live 2 : le studio mobile ultime

La MPC Live 2 est une véritable centrale de production autonome avec moniteurs de studio intégrés, batterie rechargeable et compatibilité avec tous les plugins Native Instruments MPC Edition.

– Jusqu’à 5h d’autonomie
– Enceintes intégrées
– 3 sorties stéréo + CV/Gate
– 2 Go de RAM + 16 Go de stockage interne

Astuce 💡 : La fonction DrumSynth vous permet de créer vos propres sons de batterie de synthèse, sans jamais quitter votre MPC.

Produit

Akai MPC Live 2 : le studio mobile ultime

Conclusion

Le sampling est bien plus qu’un effet de style : c’est un outil de création, un lien entre les générations musicales et un levier pour renouveler les sonorités. Que vous soyez en quête d’un sampleur portable comme le Novation Circuit Tracks, d’un système tout-en-un comme la MPC Live 2 ou d’une solution logicielle puissante comme la Maschine MK3, vous trouverez forcément votre bonheur parmi les modèles proposés ! 


Sources :

  1. « Amen Break – The most sampled loop in music history » – BBC Culture
  2. « The Amen Break and the Evolution of Sample-Based Music » – TED-Ed

Écrit par

Nassim Pascotto

Nassim Pascotto

Rédacteur @Woodbrass