Top 5 des meilleurs solos de guitare de la décennie

Nassim Pascotto

Nassim Pascotto

Publié le 24 octobre 2025 24/10/258 min.
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La guitare électrique a toujours été le symbole de la liberté, de la virtuosité et de l’émotion brute. Si les décennies 70 et 80 ont élevé les solos de guitare au rang d’art (merci Hendrix, Gilmour ou Van Halen), la période 2015-2025 n’est pas en reste. Dans un paysage musical dominé par les productions électroniques, plusieurs artistes ont su redonner ses lettres de noblesse à la six-cordes, avec des solos à la fois techniques, inventifs et émotionnels. Voici notre sélection des 5 meilleurs solos de guitare de la décennie.

Entre innovation technologique, maîtrise du jeu hybride et retour au son analogique, les guitaristes explorent des territoires sonores inédits. Que vous soyez amateur de blues, de métal ou de néo-jazz, cette sélection illustre la richesse et la diversité du langage de la guitare moderne.

1. Polyphia – « Playing God » (2022)

Difficile d’ouvrir ce classement sans mentionner Tim Henson et Scott LePage du groupe Polyphia. Avec Playing God, les Américains ont littéralement redéfini les codes du jeu de guitare moderne. Un mélange de technique fingerstyle, de phrasing inspiré du flamenco et de production ultra-précise, le tout joué sur des guitares Ibanez signatures.

Le solo final de Tim Henson est un condensé de tout ce qui fait la force de la guitare moderne : fluidité, mélodie, maîtrise du vibrato et un ton d’une clarté chirurgicale. On est loin des excès de vitesse : ici, chaque note est pesée et respire. Le mixage met la guitare au centre, laissant l’espace nécessaire pour faire briller chaque nuance. C’est un solo qui fusionne virtuosité et musicalité, deux qualités rarement équilibrées à ce niveau.

Pourquoi il est culte : parce qu’il symbolise à lui seul la génération post-guitar hero — une approche esthétique, technique, mais toujours musicale.

Pour le son Polyphia : essayez la Ibanez TOD10N-TKF Signature Tim Henson !

📌Pro tips 🧠 : Pour approcher le son de Tim Henson, combinez un compresseur transparent, un overdrive très propre et un reverb hall bien dosé. Une touche de delay numérique peut également aider à obtenir cette sensation d’espace maîtrisée.

Polyphia a réussi à populariser une esthétique où la guitare devient presque percussive, entre slap et mélodie. Ce solo illustre la fusion entre tradition et modernité : un pont entre Paco de Lucia et Steve Vai, mais passé à travers le prisme de la production 2.0.

2. John Mayer – « I Guess I Just Feel Like » (2019)

John Mayer n’a plus rien à prouver. Et pourtant, en 2019, il signe un solo d’une sobriété et d’une beauté déconcertantes. Ici, pas de shred, pas de pyrotechnie – juste du feeling pur. Son solo est une leçon de phrasing bluesy, à la croisière entre SRV et Clapton.

Ce solo est enregistré dans un contexte intime, presque acoustique, où chaque respiration du musicien devient une part du discours. Mayer choisit de raconter une émotion plutôt que de démontrer sa technique. Cette approche minimaliste est une véritable masterclass de contrôle du son et du silence.

Pourquoi il est culte : parce qu’il nous rappelle qu’un solo de guitare peut faire verser une larme sans jamais dépasser les 80 bpm.

Pour le son John Mayer : optez pour une PRS Silver Sky, son modèle signature, ou une Stratocaster vintage, accompagnée d’un Fender Blues Junior. Ce setup est la base parfaite pour un son à la fois chaud et expressif.

📌Astuce 💡 : pour retrouver cette dynamique douce et expressive, travaillez votre contrôle du volume et du touché avec les doigts, sans mediator. N’ayez pas peur de laisser respirer les phrases.

Le solo de Mayer reste un hymne à la simplicité. Dans une époque saturée de virtuosité numérique, il démontre qu’une note juste, placée au bon moment, peut encore bouleverser le public.

3. Mateus Asato – « Tremble » (Live Sessions, 2018)

Le Brésilien Mateus Asato a conquis la toile avec ses performances Instagram, mais c’est en live qu’il dévoile toute la richesse de son jeu. Dans Tremble, il propose un solo où chaque nuance, chaque glissando, chaque silence compte. Son approche du son est presque orchestrale : il sculpte des harmonies complexes tout en gardant une grande lisibilité mélodique.

Le solo se déroule comme une conversation intime entre la guitare et l’auditeur. Entre harmoniques artificielles et bends parfaits, Asato prouve qu’il est l’un des guitaristes les plus expressifs de la décennie. Il joue avec la même sensibilité que certains chanteurs, utilisant chaque corde comme une corde vocale supplémentaire.

Pourquoi il est culte : parce qu’il a ramené la guitare sur le devant de la scène via les réseaux sociaux, tout en restant un véritable poète de la six-cordes.

Pour le son Asato : Une Telecaster Custom, couplée à un compresseur Keeley.

📌 Bon à savoir 🤓 : Mateus Asato joue souvent avec un chorus subtil pour donner de la largeur à son son clean – un effet souvent négligé mais redoutablement efficace. Essayez-le avant un delay pour une texture plus organique.

4. Nita Strauss – « Dead Inside » (ft. David Draiman) (2021)

Connue comme guitariste d’Alice Cooper, Nita Strauss a prouvé avec Dead Inside qu’elle était bien plus qu’une shreddeuse de live. Ce solo électrisant mêle agressivité mélodique, précision technique et riff monumental. C’est un condensé d’énergie brute, mais structuré avec une rigueur quasi académique.

Le solo démarre avec des descentes de gammes rapides, puis se stabilise dans un thème mélodique porté par un vibrato puissant. Une maîtrise parfaite du jeu legato et du tapping moderne. Strauss rappelle ici que la virtuosité peut aussi servir la narration d’un morceau.

Pourquoi il est culte : parce qu’il combine la fureur du metal moderne et la clarté du rock FM – un équilibre rare. Dans un paysage souvent masculin, Nita Strauss s’impose comme un modèle pour toute une génération de guitaristes féminines.

Pour le son Strauss : testez la Ibanez JIVA10 ou une guitare à micros actifs, comme une ESP LTD équipée d’EMG. Ces configurations garantissent une attaque précise et une saturation bien contrôlée.

📌Pro tips 🧠 : pour travailler la précision de votre picking, jouez au métronome à vitesse lente, puis augmentez progressivement. La clarté précède toujours la vitesse.

5. Plini – « Electric Sunrise » (2016)

Le guitariste australien Plini a défini une esthétique sonore unique : mélange de progressif, fusion et ambiances cinématiques. Le solo d’Electric Sunrise reste une référence pour toute une génération de guitaristes. Sa sonorité éthérée et sa construction harmonique en font un véritable voyage sonore.

Le solo ne cherche pas à impressionner – il raconte une histoire. Les montées en gamme sont fluides, les vibratos sont ronds, et la reverb spacieuse donne une dimension presque planante à l’ensemble. Plini prouve qu’un solo instrumental peut émouvoir autant qu’une ballade chantée.

Pourquoi il est culte : parce qu’il a inspiré toute une scène de guitaristes instrumentaux modernes à mêler virtuosité et spiritualité. Ce morceau a aussi ouvert la voie à de nombreux artistes indépendants qui publient leurs créations sans passer par les labels traditionnels.

Pour le son Plini : une Ibanez Q52PB, associée à un plugin Neural DSP Archetype: Plini. Combinez delay stéréo et reverb shimmer pour un rendu aérien.

📌Astuce 💡 : expérimentez avec la reverb shimmer et le delay stéréo pour recréer ces ambiances aériennes.

Conclusion : le solo de guitare, un art toujours vivant

La décennie 2015-2025 a prouvé que la guitare était loin d’avoir dit son dernier mot. Si les modes changent, la six-cordes reste un vecteur d’expression unique. Qu’il soit joué sur une Strat, une Ibanez ou une Strandberg, le solo reste une émotion à l’état pur.

Les artistes de cette sélection nous rappellent que la guitare n’est pas seulement une question de technique, mais avant tout une histoire d’âme, de sonorité et d’identité. Qu’elle soit saturée, clean, jazz ou metal, la guitare demeure le lien entre émotion et liberté.

Et vous, quel solo vous a marqué ces dix dernières années ?


Sources :

Écrit par

Nassim Pascotto

Nassim Pascotto

Rédacteur @Woodbrass