MOOG Messenger : La nouvelle pépite des synthés ?

Will Sifasile

Will Sifasile

Publié le 18 juillet 2025 18/7/25Reading time7 min.
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Yo tout le monde, j’espère que ça roule !

Aujourd’hui, on va parler d’un tout nouveau synthé qui fait beaucoup de bruit : le Moog Messenger. Et pas uniquement à cause de ses oscillateurs, mais surtout parce que c’est un Moog à moins de 1000€. Oui, vous avez bien lu. Le petit dernier de la marque légendaire arrive avec un prix défiant toute concurrence : 827€. Et si ça peut sembler être un petit billet, dites-vous bien qu’en 2025, des Moog en dessous des 1000 dollars, ça n’existe pas ! Alors forcément, ça soulève deux grosses questions :

  1. Est-ce que Moog a dû faire des sacrifices pour atteindre ce prix ? 🤔
  2. Si oui, lesquels ?

Et c’est exactement ce qu’on va voir dans cet article ! Spoiler alert : ça sent bon la réussite.

Le Moog Messenger

Commençons par le cœur du bébé : le moteur sonore.
Le Messenger est un synthé monophonique. Donc un seul son à la fois : exit les accords, place aux leads gras et aux basses monstrueuses. Et à ce jeu-là, il s’en sort très bien, notamment grâce à 256 presets utilisateurs triés par catégorie. Tu veux explorer ? Tu peux. Et en beauté.
Et entre nous, 256 presets sur un synthé à ce prix-là, c’est quand même un petit luxe. Et ce ne sont pas des presets planqués dans des menus à rallonge. Non non, tout est à portée de main, tu appuies, tu as du son.

Produit

Le Moog Messenger

Les oscillateurs : terrain de jeu infini

Le Messenger embarque deux oscillateurs à forme d’onde variable. On y retrouve :

  • Triangle
  • Dent-de-scie
  • Carré
  • Onde pulsée

Et une modulation triangulaire bien sympa. Ces formes sont morphables en continu, ce qui permet de créer des formes hybrides uniques. Tu veux de la synthèse FM ? C’est possible aussi, en modulant les oscillateurs entre eux.

Ajoutez à ça un sub-oscillateur pour des basses bien grasses, un générateur de bruit blanc pour la texture, et un mixeur complet pour doser tout ce petit monde.

Aftertouch monophonique

Un détail qui tue : l’aftertouch est présent. Et ça, c’est rare dans cette gamme de prix. On peut lui assigner pas mal de trucs, et quand tu commences à t’y habituer, difficile de revenir en arrière.

Le filtre Moog : classique, mais puissant

On retrouve ici le célèbre filtre ladder (ou « filtre en échelle ») inventé par Bob Moog himself. Ce filtre donne au Messenger ce son typiquement Moog, qu’on reconnaît entre mille. Il propose plusieurs modes :

  • Low-pass (passe-bas)
  • High-pass (passe-haut)
  • Band-pass (passe-bande)
  • Et Notch (coupe-bande)

Et pour aller plus loin :

  • Nombre de pôles ajustable (6 dB à 24 dB/octave)
  • Keyboard tracking pour adapter la fréquence de coupure selon la note jouée
  • Résonance basse pour garder tes graves précieux même avec beaucoup de réso
  • Possibilité de dérouter l’oscillateur 2 du filtre, pour des textures encore plus riches.

Et si tu bidouilles un peu, tu peux vraiment t’éloigner du son Moog traditionnel pour explorer des choses plus électroniques, voire expérimentales. Ce filtre est un terrain de jeu à lui tout seul.

Enveloppes : classiques mais puissantes

Du ADSR standard, mais avec quelques bonus croustillants :

  • Multitrig : relance l’enveloppe même en jeu legato
  • Vélocité assignable aux enveloppes pour plus d’expressivité
  • Mode Loop sur les enveloppes → fonctionne comme un LFO

Tu peux créer des modulations rythmées sans toucher aux LFO. Une idée brillante qui peut vraiment changer ta façon de jouer. Si tu bosses un peu tes patches, tu peux créer des effets de tremolo, des pulsations ou même des motifs complexes avec juste une enveloppe bien configurée.
➟ Bref, très créatif, très inspirant.

Modulations : deux LFO, un très complet

Le Messenger embarque deux LFO :

  • Le premier est ultra complet : choix de forme, vitesse, intensité, destination (nombreuses).
  • Le second est plus simple, associé à la molette de modulation : pitch, ampli ou filtre.

Et si tu veux te faire un petit patch avec des modulations lentes et une autre super rapide sur un paramètre critique, c’est possible. L’intégration est bien faite, les routes sont claires et tu ne pers pas de temps à naviguer dans des menus. C’est plug and play.

Le séquenceur : simple mais malin

Bon, vous me connaissez, les séquenceurs internes, c’est pas trop mon truc. Je passe tout par mon DAW. Mais celui du Messenger mérite quand même un petit mot :

  • Hyper simple à utiliser
  • Possibilité d’ajouter de l’aléatoire sur certains steps
  • Peut respecter la gamme ou sortir des sentiers battus
  • Idéal pour des sessions live un peu folles.

Quand tu es sur scène ou que tu veux jammer sans ouvrir ton ordi, ce séquenceur devient vite ton meilleur ami. Il n’est pas là pour remplacer un DAW, mais pour libérer ta créativité rapidement.

Et les compromis dans tout ça ?

C’est bien beau tout ça, mais où est-ce que Moog a coupé pour baisser le prix ?

Pas de sexion d’effets. Eh oui, aucune réverbe, delay ou chorus à l’horizon. Dommage, mais compréhensible vu le tarif. Cela dit, un petit multi-effet externe ou un bon plugin régle le souci en deux temps trois mouvements.

Châssis en plastique. Le Messenger est full plastique rigide. Finies les bordures bois verni à la Subsequent. Cela dit, le plastique est solide et le synthé respire la qualité quand même. Et léger, donc facile à transporter.

Potards un peu plus légers. Les potards sont un poil plus souples que sur d’autres modèles, mais les touches du clavier sont top et les molettes pitch/mod ultra smooth. Pour du studio ou du live, ça fait le taff sans souci.

En conclusion : une révolution silencieuse

Ce Moog Messenger, c’est pas juste un nouveau synthé. C’est une nouvelle stratégie de la marque depuis son rachat par InMusic. Pour la première fois, on a un Moog « grand public », plus accessible. Et franchement ? C’est une très bonne nouvelle. Si ça permet à plus de monde de découvrir la magie du son Moog, je dis oui, tant qu’on n’oublie pas que Moog, à la base, c’est aussi du haut de gamme. Mais pour ce Messenger, rien à dire : il est complet, inspirant, facile à utiliser, truffé de fonctions malines. Le seul vrai regret, c’est la disparition du Subsequent 25 dans le catalogue.

Alors si tu veux un synthé à la fois Monophonique, puissant, intuitif et avec la patte Moog, le Messenger est clairement pour toi !

Des bisous tout le monde, Ciao !

Écrit par

Will Sifasile

Will Sifasile

Expert Studio, Formateur MAO